mercredi 8 avril 2009

Rien de grave

Raphaël Enthoven & Justine Levy

Moi qui lit très peu, pas autant que je le voudrais, j'ai fini dimanche soir par ouvrir un livre acheté depuis une éternité Rien de Grave de Justine Levy.

Preuve en est que Tout le monde en parle, avait une influence sur les ventes de livres en France, j'ai entendu parler de ce roman pour la première fois lorsqu' Ardisson recevait son auteur.

J'avais été fascinée par Justine Levy, cette jeune fille qui semblait très fragile, à fleur de peau, avec ses airs de Mary-Louise Parker, ses grands yeux noirs qui roulaient dans tous les sens incapables de fixer un point, ses mains nerveuses...

Bien entendu, il n'y avait pas que son allure, le contenu du livre avait éveillé ma curiosité, cette jeune fille, Louise, folle amoureuse de son époux Adrien, le couple parfait, qui se suffit à lui-même.
Parfait jusqu'à l'apparition de la belle mère d'Adrien, une certaine Paula.

Bien qu'ayant masqué les noms, Justine Levy ne cache pas que le roman est autobiographique, qu'elle est Louise, qu'Adrien est Raphaël Enthoven, et que Paula, c'est Carla Bruni.

La Carla d'avant Sarko, le mannequin aux traits parfaits (parfaitement refaits), celle qui n'hésitera pas à quitter son compagnon pour son propre fils.

L'aspect pipole de ce roman pourrait laisser croire qu'il a peu d'intérêt, bien que les détails décrivant une Paula sans scrupules, cruelle, sordide et cynique soient croustillants, l'histoire de Louise est vite addictive au point que je n'ai pas pu lacher le livre jusqu'à le terminer la seconde nuit.

On y découvre l'universalité de ce putain de chagrin d'amour, avec des "phrases d'écrivain" parfois sublimes.

L'effacement de sa propre personne lorsque l'on aime follement, le fait d'être rongée par la peur de ne pas être à la hauteur, de tout le temps décevoir, la douleur de voir l'être aimé partir et faire un enfant avec la Paula au "regard de tueuse", quand il a refusé de garder celui conçu avec Louise.

On tombe dans l'intensité de cette relation et de la souffrance qui en découle, on est pris à la gorge par l'effroyable avortement, par la cruauté d'Adrien de décider d'un prénom d'enfant avec Louise pour finalement donner ce même prénom à son enfant avec Paula.

On souffre aussi pour cet Adrien, qu'on déteste mais que l'on voit chercher désespérément le moyen de tuer le père, jusqu'à l'aveuglement, jusqu'à tout gâcher, jusqu'à se gâcher lui-même.

Quant à moi, je reste scotchée à ça :

Ma grand-mère est morte. Je voudrais bien, ce jour-là avoir un tout petit peu envie d'y croire, mais non, j'ai perdu les larmes comme d'autres la vue ou la parole.

Justine Levy - Tout le monde en parle
(musique pénible en début et fin d'Interview, mais merci quand même)



3 commentaires:

rmh a dit…

hello! tu as tué ton blog??

le vilain a dit…

ou elle boude?

MademoiselleF a dit…

Salut rmh, merci de penser à moi et pardon de n'avoir pas répondu avant.

Non je ne pense pas avoir tué le blog, j'en sais rien en fait, j'ai eu quelques semaines bien remplies, et même si j'y ai souvent pensé, j'étais pas dans un esprit de racontage de life.

Et qui que soit le vilain, nan je ne boude pas, ca serait trop d'energie pour mon p'tit corps....

Quand ça va pu, j'ignore...n'est ce pas le plus grand des mépris.